Ernest Messina Mvogo

Mes travaux s’articulent autour de plusieurs centres d’intérêts, eux-mêmes inspirés des mouvements internationaux contemporains. Ainsi j’étudie, dans le souci de produire des connaissances nouvelles et/ou renouvelées, les thématiques des mobilités africaines toutes tendances confondues, avec cependant un accent particulier sur les migrations clandestines, féminines et forcées. Ces thématiques étant étroitement liées aux frontières – étatiques et culturelles, l’intérêt pour la sécurité et les flux transfrontaliers trouve son explication dans le panel des domaines d’expertise que j’aborde. Je m’appuie (dans l’essentiel de mes travaux) sur une approche transdisciplinaire, notamment sociohistorique.
Mon approche méthodologique s’expliquerait par le fait que les disciplines scientifiques se prêtent à la métaphore spatiale du fait des frontières par lesquelles on les distingue. Ces frontières n’étant pas étanches, loin s’en faut, il existe un processus d’interchangeabilité (ou inter-perméabilité) des disciplines à l’origine du processus d’import-export avec un solde négatif chez les unes. Parfois on assiste à des relations conflictuelles caractérisées soit par l’acceptation ou l’assimilation, soit par le rejet. L’approche socio-historique sur laquelle je jette mon dévolu vise à déconstruire la complexité d’un ou plusieurs objet(s) d’étude lié(s) aux mobilités qui, se situant au croisement des domaines empiriques et des disciplines, connaît ou connaissent une pluralité d’approches. Même si certaines dimensions telles que l’économie, la démographie, la politique et la sociologie ont tendance à prendre le dessus, il est important d’apporter un regard socio-historique centré davantage sur l’individu. La problématique de la migration – y compris surtout sa tendance clandestine – rappelle à elle seule la manière dont les difficultés et les enjeux individuels ainsi que les cheminements migratoires inhérents peuvent échapper au consensus épistémologique. Par sa facette non officielle, mais dominante, l’étude des mobilités impose des approches d’analyse appropriées. Aussi, avons-nous recours à la sociologie des absences ainsi qu’à la théorie des forces profondes des historiens qui jettent leur dévolu sur des faits réels, mais dont l’aspect ostensible en surface est nul.