Loin de chercher à inventer une nouvelle construction du " post conflit " ou de prétendre imaginer sa " conception géographique ", cet ouvrage tente de susciter des interrogations, de changer d'angle de vue en introduisant la problématique et l'approche de la mise en oeuvre des aides après les guerres en milieu en rural. Ainsi, l'analyse s'organise autour d'une série de questionnements : Comment le déploiement des " projets post-conflits " qualifiés d'urgence, de reconstruction, de réinsertion et de développement s'implantent-ils sur un territoire ? Ou autrement dit, comment les individus, les groupes et les sociétés paysannes perçoivent-ils et intègrent-ils cet apport extérieur pour l'arrimer aux " dynamiques de dedans " en fonction des différentes recompositions territoriales suscitées par les guerres et les aides pour impulser des dynamiques paysannes ? Notre champ de recherche se situe en République du Congo qui est un pays d'Afrique centrale. Celle-ci, après une conférence nationale en 1990, opte pour la démocratie pluraliste. Depuis lors, son mode de gouvernance présente toutes les caractéristiques d'une confiscation du pouvoir masquée par des élections controversées qui se concluent par des guerres civiles très sanglantes à partir de 1993 jusqu'en 2016. Ces conflits armés ébranlent profondément les sociétés paysannes du sud du pays dont principalement le département du Pool. Les processus de construction, de mise oeuvre et de types de projets y sont abordés à travers plusieurs angles réflexions afin de mieux cerner les limites ou les ambivalences de ce dispositif. Celui-ci, normalement doit tenir compte des aptitudes ou du potentiel singulier de chaque société au lieu de les généraliser. En explorant un certain nombre d'exemples, ce livre souhaite donner à lire et à comprendre certes la prégnance des projets post-conflits, mais aussi les déconstructions que cela entraîne si les réalités locales ne sont pas prises en compte.