" Il se voyait libre, pouvant agir à sa guise, plein de confiance en lui-même et débarrassé de cette perpétuelle angoisse qu'il éprouve en présence d'étrangers. Quelle paix incroyable ! Puis, le soir suivant, c'est la même vision, et encore la nuit d'après. Peu à peu, la vie sans Anne prend rang dans la série de ses visions habituelles. Au bout de quelques semaines, tous les détails s'accumulent : Anne tombe malade, la maladie s'aggrave, Anne sur son lit de mort lui demandant pardon jusqu'au dernier soupir d'avoir été si dure et cruelle, la mort d'Anne, l'enterrement d'Anne, la maison sans Anne, le jardin sans Anne, la vie sans Anne... " Le docteur Jean Deguisne, acculé par le caractère froid et exigeant de sa femme, voit la quiétude étouffante de son quotidien chamboulée par l'arrivée d'une nouvelle habitante. Alors qu'il tombe peu à peu amoureux de la noblesse d'esprit et de la grandeur d'âme de la douce Alice Gachet, un vent mauvais se lève sur la petite bourgeoisie locale. Bientôt, les rumeurs courent. La demoiselle est-elle vraiment ce qu'elle semble être ? Jean-Luc Ansel décrit avec maestria la déchéance du docteur Deguisne.