" Jusqu'à présent, j'ai vécu et combattu de nombreuses phobies tout au long de ma vie. La phobie sociale, la peur de devenir folle, celle des couteaux, la peur de me faire agresser, qu'on me drogue, d'être dans les centres commerciaux, de marcher dans la rue et d'être dans un ascenseur. La plus tenace a été la peur de parler en public. J'ai gagné certaines batailles par la force de ma volonté de toujours vouloir aller de l'avant et de vivre ma vie ; d'autres, par le soutien que l'on m'a apporté en thérapie. Je ne voulais pas laisser l'angoisse remporter la victoire. Cette bête sournoise est devenue mon amie, car elle me forçait à agir pour me sentir mieux. " Une enfance et une adolescence chaotiques et humiliantes, à jamais défigurées par l'alcoolisme et la maltraitance des parents, ainsi que par des expériences traumatisantes, auraient pu faire de Cécilia Richemond une adulte borderline, évoluant sur le fil du rasoir. La tentation de reproduire le passé n'a pourtant jamais pris l'ascendant sur cette femme. Certes, il y eut des phases difficiles mais, au fil de cette autobiographie sincère et jamais larmoyante, l'auteur relate avant tout sa quête de la paix et de la confiance en soi, toutes deux passant notamment par un long processus de résilience et d'apprivoisement des phobies. Une quête désormais accomplie et inspirante, qui nous rappelle la célèbre phrase du philosophe : " Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ", dont Cécilia Richemond est un exemple éclatant.