C'est le Vatican qui se chargeait de la construction et de l'entretien des chapelles en Afrique ; le nouvel évêque de Nkongsamba, voulant rompre avec cette tradition, créa à Douala une usine de fabrication d'objets en plastique pour libérer son Diocèse de la dépendance économique de Rome. Dénoncé par ses confrères " l'évêque bamiléké a introduit le commerce dans l'église ", il se voit convoqué au Vatican pour " activité lucrative sans autorisation ", mais en fait, c'était pour " tentative d'ouvrir les yeux des subordonnés des pays du Sud ". Pour l'avoir, on lui tend un piège : on le sollicite pour négocier la paix avec Ernest Ouandie, le chef rebelle, et pendant les négociations, il est arrêté pour " création d'une usine de fabrication d'armes en vue d'opérer un coup d'état avec Ernest Ouandie ", il est jugé et condamné à mort. A la suite de la grâce présidentielle, il est exilé au Canada où il mourut à l'âge de 66 ans. Voilà la grandeur et la décadence d'un homme, chacun de nous est susceptible de subir le même sort.