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Depuis ces trente dernières années, la désindustrialisation reste une réalité complexe mais néanmoins avérée, surtout en terme d'emploi. Mais la séparation entre industrie et services devient de moins en moins nette. D'une part, l'industrie se « tertiarise » en produisant de plus en plus de services ou en consommant davantage de services qu'elle produisait autrefois et qui sont désormais externalisés ; de même, la part des métiers tertiaires dans l'industrie ne cesse d'augmenter et l'investissement y devient de plus en plus immatériel. D'autre part, le tertiaire s'industrialise : le nombre d'ouvriers est plus élevé dans le tertiaire que dans l'industrie ; les entreprises de services produisent sur un mode industriel. C'est bien vers un mélange des genres entre industrie et services que tend l'économie française avec une interpénétration croissante entre ces deux ensembles.
La croissance forte du tertiaire, notamment de l'emploi, durant ces dernières décennies n'est-elle pas source de diversité et de complexité ? La « tertiarisation » de l'économie ne pose-t-elle pas des problèmes statistiques, conceptuels et méthodologiques : les notions de volume et de productivité du travail ne sont-elles pas à revoir dans le « tertiaire moderne » ? Ces questions ne deviennent-elles pas importantes du fait même du poids croissant de ce secteur dans l'économie du pays ? L'ouvrage de Michel Braibant décrypte au fil d'une étude rigoureuse, les mutations du paysage économique français depuis 1980 dévoilant ainsi la désuétude de la classification traditionnelle de l'activité en trois secteurs.
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