Une pensée critique de la gestion de la pandémie de Covid-19 par l'État moderne, telle est la démarche fondamentale de l'ouvrage. Il questionne l'hypothèse de l'usage de l'hygiène publique comme un enjeu d'ordre politique dans un temps long de la formation de la doctrine politique de l'hygiénisme. L'analyse approfondit la compréhension des liens existants entre la doctrine de l'hygiénisme public et la théorie politique de la " société disciplinaire ". Il en ressort l'existence des liens congénitaux qui sont révélateurs des dispositifs publics d'hypersurveillance et d'autosurveillance, nécessaires à la construction sociopolitique des " corps dociles " dans les sociétés modernes. En faisant une sociohistoire de l'État hygiéniste au nord comme au sud, l'ouvrage rappelle ses crimes de masse caractérisés par l'impérialisme sanitaire, l'eugénisme, la ghettoïsation, la gentrification, l'accroissement de la dette publique extérieure pour les États pauvres et sans ressources vaccinales, la gestion coloniale du cheptel humain et le racisme structurel sous couvert d'expérimentations scientifiques. En temps de Covid-19, l'ouvrage constate une tendance politique dominante de " la fin de la liberté au nom de la liberté ", suite à des restrictions des droits fondamentaux, y compris en matière de consentement vaccinal. L'émergence d'une communication publique promotrice de la " culture du danger " en temps de Covid-19 est perçue comme un instrument néolibéral de propagande de l'État hygiéniste et de sa raison politique vers l'apogée d'une société disciplinaire globalisée.