La vie de Pollès et la lecture de son oeuvre reflètent un thème récurrent de la mélancolie. Celle-ci résulte, en sa diversité aspectuelle, des résidus de l'histoire du moi affecté et de la gestation de l'oeuvre, voire de la graphomanie. L'existence de la mélancolie initiale procède de la sensibilité personnelle de l'auteur : elle vient de l'intérieur. Celtique, métaphysique et intermittente, la mélancolie découle d'un sentiment d'existence subjectif, et ce qu'elle signifie de dramatique dans la réalité. L'autre pôle de cette mélancolie est la désintégration de l'individu, le formalisme bourgeois, la révélation d'un monde intérieurement infecté. Aussi, la mélancolie devient-elle un catalyseur de la pureté, une expression de ratage, des injustices et de dérive de la modernité.