" Je me le représente la nuit Avec ses ailes qui tournent sans bruit, Alors qu'il se transforme en ruche Et que tous ses occupants bûchent. " La frénésie de la danse, la musique qui vous emporte, les bruits de la fête. Le Moulin Rouge n'est pas en apparence l'espace de prédilection des mots et de la littérature. Un a priori que balaie cependant ce recueil signé Sylvie Astruc, pianiste-accompagnatrice lors des répétitions au sein de cette institution. Sa position dans l'ombre, en périphérie des lumières de la scène, font ainsi de l'auteur une observatrice discrète - mais toujours émue - des coulisses du cabaret. Scènes de vie glanées, fascination pour le travail des danseuses et danseurs, captation de l'atmosphère particulière de ce temple de la nuit parisienne forment la matière à l'origine de cette oeuvre mi-poétique mi-autobiographique, où l'humilité de cette artiste de l'ombre se fond dans des vers limpides et entraînants.