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Des auteurs tels que Robert Antelme, Primo Lévi, Charlotte Delbo, Elie Wiesel, Jorge Semprun et David Rousset ont vécu l'expérience concentrationnaire, ont tiré des récits de leur parcours aux confins de l'enfer, des textes qui se revendiquent pourtant moins comme témoignages que comme objets littéraires, allant même jusqu'à se réclamer du roman. Cependant, avec Auschwitz, conçu à la fois comme espace en dehors de l'humanité et comme absolu, la littérature et le langage se voient confrontés à leurs propres limites. D'une part, l'expérience concentrationnaire est-elle dicible, énonçable, transmissible ? D'autre part, l'horreur peut-elle devenir objet de littérarité ? Peut-elle se dire de manière esthétique, et plus précisément, peut-elle soutenir une véritable poétique ? A travers une étude comparée des oeuvres nées du monstrueux, Sabine Sellam investit ces interrogations et développe une réflexion qui, des stratégies mises en place par les auteurs en présence à la réception même de leurs textes, met à jour les contradictions et paradoxes qui, plutôt que de scléroser la littérature, ont bouleversé sa définition.
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