Ma famille, moi et l'occupation

Enfant de la butte Montmartre, Leo Wolpert descend d’une famille d’immigrants juifs qui ont fui les violences antisémites de l’ère tsariste. Son enfance, il la passe comme des milliers d’autres en ces années 1930, entre les bancs de l’école et les divertissements. Pourtant, jeune homme, le début de la Seconde Guerre Mondiale met fin au temps de l’insouciance.
On savait les dangers du nazisme. Il fallut les vivre pour en saisir toute l’horreur.
Les Allemands envahissent donc Paris et la débâcle jette les Français sur les chemins tortueux de l’exode. Leo atteint ainsi Vichy où il travaille pour l’administration boursière, avant de retrouver la capitale, où son frère et lui font l’amère expérience de l’application des nouvelles lois antisémites et de leur durcissement. Dès lors, fuir l’occupant et regagner la soi-disant « zone libre » s’imposent pour eux. Ainsi que d’œuvrer, chacun de leur manière, à la résistance aux tyrans…
Pour satisfaire à la curiosité de ses petits-enfants, Sacha et Rebecca, Leo Wolpert dépeint son existence durant l’occupation. Les enfants questionnent, Leo répond et leur décrit ces années passées dans l’incertitude, avec la peur au ventre.
Cinq années qui ne furent pas celles d’une vie, mais d’une survie perpétuelle. Cinq années où le plus minime acte de résistance était déjà un refus de capituler face à l’ignominie et l’innommable.
Avec la patience d’un homme qui, plus qu’instruire, veut éveiller deux jeunes consciences à ce que signifient la terreur et l’humanité, il relate son parcours de jeune juif condamné à la clandestinité, en proie à l’incommensurable haine et à l’incompréhensible discrimination.
Oui, à travers ce texte, Leo Wolpert fait œuvre de mémoire. Mais pas seulement : son témoignage est aussi une prière adressée aux futures générations qui devront apprendre à faire taire toutes les sirènes de l’intolérance.