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Patrick Bruneteaux déterre un sujet tabou et lui tord le cou, avec beaucoup de tact et d’intelligence, mais à la manière d’un scientifique qui justifie ses propos, c’est-à-dire ouvertement et directement. « L’objet de cet ouvrage est de trouver, à travers le cas de l’Allemagne, cette autre face de nos mondes sociaux – le « désocial » caractérisé par une perte radicale des repères – en articulant étroitement une perspective sociologique du vide social et une perspective anthropologique relative à l’angoisse de mort dans les sociétés sécularisées » (perte du religieux). Dans un tel état de crise, l’Etat, dernier rempart du lien social et monopole de la violence physique, peut opter pour le schéma classique de victimes expiatoires. Les pratiques de destruction contiennent alors « pour le bourreau des effets positifs ». C’est ce que montre l’auteur à travers cette étude passionnante fondée en grande partie sur des entretiens avec des survivants des camps, paroles sans pathos mais contenant l’horreur à l’état brut.
« Les manières de détruire des vies apportent une part de vérité à l’étude du génocide des Juifs et des Tsiganes. Il s’agit de penser ce type de mort provoquée comme une pratique sociale. Pourquoi les vivants administrent-ils la mort à d’autres vivants pendant la vie sociale, et plus spécifiquement lors de certains contextes politiques ? Disons-le : il faut enfin oser prendre pour objet l’ensemble des pratiques de destruction des êtres humains et les comparer, les typologiser, les disséquer comme n’importe quel objet scientifique. Le rapport à la mort est aussi une logique pratique, la plus structurante de toute dans la mesure où elle clôt, dans la destruction d’un autre être, la question de la concurrence. Il n’y a pas de profit social plus satisfaisant que la mort de l’ennemi. »
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