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Ce que l'opinion au Gabon considère confusément comme "le" crime rituel : une dépouille humaine mutilée, n'est qu'un exemple, au même titre que l'anthropophagie, de ce phénomène social bien plus multiforme et multidimensionnel. Il caractériserait plutôt un acte criminel odieux, commis par un ou plusieurs individus et condamnable par la loi, visant à porter atteinte à l'intégrité physique et/ou morale d'une autre personne vivante ou décédée, dont le corps ou quelques organes serviraient dans une opération fétichiste. Le crime rituel a mué et évolué dans le temps et l'espace, pour atteindre, en Afrique et au Gabon notamment, sa forme la plus cynique : le meurtre. Il repose sur plusieurs fondements (social, ontologique et mystique), qui déclinent en même temps ses origines. De nombreuses raisons, aussi terribles les unes que les autres, expliquent ce fléau social, sans le justifier nécessairement. Aussi le crime rituel suscite-t-il des réactions nombreuses et diverses en Afrique subsaharienne et dans le monde en général, telles que celle de Kierkegaard qui tient à éveiller les consciences sur l'imposture des prêtres danois accusés d'anthropophagie, parce que se servant du christianisme pour servir leurs intérêts personnels égoïstes, au lieu de servir Dieu. Face au crime rituel, des esquisses de solutions sont proposées : la prévention, la dissuasion et la répression. Toutefois, toutes ces actions, visant à le juguler, seraient vaines si la société tout entière ne s'y attaque pas résolument.
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