Hybrider l'homme pour en finir avec sa vulnérabilité et parachever le processus de son évolution

La beauté d'être humain est souvent contrastée par l'expérience de la vulnérabilité et de la finitude. La tradition biblique conclut son récit de la création par un jour bienheureux avec la création de l'homme créé à l'image et selon la ressemblance de Dieu, en soulignant que " ... cela était très bon ". La sagesse hellène, elle connaît d'une part, la première race d'hommes de ceux qui, toujours jeunes, vivaient à l'abri de misères et de tous les maux. Pourtant, et d'autre part, de mémoire d'homme, on n'a jamais vu cet homme paradisiaque. Or depuis, des élaborations mythico-philosophiques et religieuses, présentent l'homme toujours en lutte pour en venir à bout de ses limites naturelles. Plus que les légendes du genre " La Fontaine de jouvence ", le mouvement transhumaniste, né au XXe siècle, incarne de façon radicale et révolutionne, en même temps, ce combat contre la finitude humaine. Il prône ainsi la convergence des Technologies NBIC et préconise l'application des techniques d'amélioration du corps humain et du dépassement de ses limites naturelles. Ce qui est vu comme un coup de pouce à l'évolution cosmobiologique, visant à rendre l'homme un être invulnérable, performant et le meilleur qui soit ; voire immortel. L'être humain ainsi hybridé et dopé aura-t-il atteint le perfectionnement ? Sera-t-il incontestablement meilleur, libre et résistant ? Le projet transhumaniste paraît de toute évidence une promesse utopique, idéologique et même avilissant. L'être humain se sait biologiquement et physico-spatio-temporellement très limité.