Aux saluts de l'horizon, il est inutile de brusquer l'incontrôlable vol des oiseaux. On aperçoit d'ici, de là, flottant dans l'air un sentiment qui se relève de tous les possibles, de tous les sarcasmes, de tous les petits corps tombés, relevés, pour la seule gloire d'une étreinte étroite. On se console de petits riens, comme deux mains qui se glissent l'une dans l'autre, comme dans l'extase fébrile des corps, on naît en un jour, on meurt en un jour. Le fleuve lui ne dit rien de ses rives, pas plus que les rives de lui. Les oiseaux eux diront le voyage à la pâleur des matins où l'on s'en va et à la fraîcheur des soirs d'où l'on revient. Souviens-toi de ne pas oublier qu'on arrive toujours quelque part. L'amour est un oiseau rebelle est un petit chant d'amour, un murmure, une oscillation de l'instant, où il faut prendre l'air à sa surface et recommencer à chaque jour qui naît.