Alors ? C'est cela, une vie ? Se faire, se défaire, se refaire, jusqu'à l'extinction des forces ? Une vie faite de chaos, entre espoir avec, peut-être, l'approche d'un éventuel bonheur et désespoir avec son lot de questions, ses chagrins tellement puissants qu'ils poussent parfois jusqu'au rejet de la vie ? Une vie faite de rencontres inopportunes de deux êtres mal assortis, l'un superficiel et matérialiste, l'autre profond et idéaliste qui sortira laminé par les expériences, entre autres, amoureuses toujours rêvées, jamais achevées, pour finir "Le coeur aux arrêts" devant "La cheminée" qui "sue de haine et de froid" avec "Plus de feu Plus jamais" ? C'est mal connaître le poète qui s'autogénère en exsudant sa souffrance à travers des mots qui le sauvent, des mots qui font office de vaccin contre la déliquescence, tant corporelle que spirituelle, des mots que l'auteur sait admirablement bien trouver puisqu'ils provoquent, chez le lecteur, empathie et communion.