Tu règnes, tu es là et partout à la fois ! Tes yeux cafardeux et bêtement affairés, Ton étreinte lourde sur nos corps mous et froids, Ton souffle dans notre dos, sous nos pas serrés : Ô triste, lugubre, infâme Quotidien ! Que tu sois planté sur ton vieux trône miteux Ou que tu nous suives comme ces cons de chien, C'est toi et toi seul qui fais le jour si gâteux ! Le matin, tu nous habilles chez l'Habitude Et nous voici superbes de docilité : La frime et les fringues, qui font l'attitude, Sont les atouts sûrs de cette débilité ! Tu nous guides, Ô troupeau de doux travailleurs, Tu nous donnes le prestige de l'amphibien, Et nous émergeons du métro comme d'ailleurs, Mais notre terre est grise et nos vergues sans lien.