L’instant présent moissonne le Misérable, laisse derrière lui les graines que les insectes se disputent au vent qui passe. Aucune prétention à aimer les liqueurs qui enivrent et éveillent en nos sens les chants amoureux, aucun poème ventriloque qui ne se joue de nous ! Somnoler au présent, rêver au présent, peindre l’aube avec une fin de lune, allumer un feu pour rougir le crépuscule, le silence ouvre des brèches ! Le jour, ô sagesse, chante la parole qui enseigne sous le saule pleureur, toujours au présent ! Le lointain est le but de la saison prochaine et qu’importe les chardons, les roses ont aussi leurs guêpes ! Là-bas, c’est l’horizon, sa richesse est comme ruée vers l’or, il suffit d’avaler ses lueurs, elles sont comme rosée ! Le temps est un invité au présent et ce haïku se drape assis sur un banc. Il faut cueillir le présent sous l’aile qui nous couve !