Comme un navire à la dérive nous parle de la lucidité. Or la lucidité c'est rejeter ce qu'il y a de déjà mort en nous, les rêves oubliés, les illusions perdues, les échecs et les deuils, les affronts, les remords, la douleur de l'absence, tout ce que l'on n'a pas su garder, tout ce que l'on a laissé passer, le bonheur perdu, envolé. La dérive de mon navire est celle du désamour de soi, de la mésestime de soi due aux petites lâchetés, aux petits renoncements qui s'accumulent pour ne pas trop souffrir, pour ne pas périr. Les déceptions, les trahisons n'ont d'importance que celle de la dimension que l'on accorde à la vie car il ne s'agit pas seulement de ce que l'on a bien fait mais de ce que l'on fait avec des ailes. Et quant aux larmes, elles ne sont pas une preuve de faiblesse mais une preuve de force, celle de l'incommensurable chagrin et celle de l'indicible amour. Textes poétiques sur des sujets divers. Une émotion à fleur de peau bien desservie par une plume de qualité