Le Royaume des bisounours

L'amour, c'est un peu comme le cheval : il ne faut pas trop attendre avant de remonter en selle après être tombé, ne jamais s'y soustraire, toujours le devancer et le provoquer. Une philosophie que Virginie Estève a mise en ouvre après sa rupture amoureuse avec Cyril. 2007 marqua ainsi son désir de réinvestir le terrain miné des relations amoureuses et d'essayer de trouver, enfin, celui qui lui correspondra. Forte de sa décision, mais peut-être aussi un peu craintive, elle confia donc son cour à tout vent et s'inscrivit, malgré les bruits qui courent, sur des sites de rencontres, renoua avec d'anciennes relations, se perdit dans les bras d'hommes, respira de nouveau, ressortit, gardant l'espoir de voir un jour cette étincelle d'évidence jaillir entre elle et un homme.

« Le Royaume des Bisounours » relate l'inlassable quête d'une jeune femme afin de trouver chaussure à son pied. En filigrane, ce récit, qui peut passer de l'impatience à l'exubérance, porte aussi un regard dubitatif sur une communauté masculine qui n'arrive pas à définir ses priorités et demeure dans l'expectative. Certes, il y a ces hommes qui, le temps d'une étreinte, vous ressuscitent, mais combien sont ceux qui vous blessent, restent incernables, taiseux, sphinx parmi les sphinx ? Combien sont ceux qui ne parviennent pas à exprimer leurs sentiments et à faire preuve d'attachement ? Où donc trouver la perle rare, la pépite convoitée, le reflet de soi dans la jungle des passions volatiles ? « Le Royaume des Bisounours » ou une approche quasiment documentaire des amours modernes.