"Septembre était un panaché de rêve. Il y avait l'ouverture de la chasse à tir où nous passions de porteur de carnier à porteur de fusil au fil du temps ; et les chasses à courre dites d'entraînement où, seuls avec les hommes de vénerie, nous éprouvions les sensations grandioses des premiers récris que nous n'avions pas entendus depuis le mois d'avril. Étonnez-vous de ce que les rentrées au collège aient été pénibles et que certains d'entre nous se soient obstinément maintenus dans un rôle de cancre : à force de ne penser qu'à ça. Heureusement, la culture générale dispensée au salon par les adultes, ascendants, oncles et pièces rapportées, dont quelques-uns avaient publié chroniques, histoire et romans, nous avait laissé quelque chose, sans quoi nous aurions pu passer pour des illettrés." Quelques traits, quelques mots, et c'est toute une époque qui ressurgit : celle de l'enfance qui rimait avec vénerie, littérature et bêtises. Ainsi C. Meunier redonne-t-il vie, avec tendresse et gratitude, à celles et ceux, vieux et jeunes, êtres dignes ou pittoresques, qui ont accompagné ses premiers pas. Des figures de caractère - un grand-père un rien cow-boy, des femmes de poigne, des oncles tennisman ou hypocondriaque - qui habitent un récit tout entier porté par une sourde et prégnante affection... Mais aussi par cette disposition de plus en plus rare que l'on appelle l'"esprit de famille".