Attention : dernières pièces disponibles !
Date de disponibilité:
Je buvais à même la bouteille en la tenant à deux mains ; je tremblais tellement que je n'aurais pas pu tenir un verre sans en renverser le contenu. Dans la demi-heure qui suivait je vomissais ce que j'avais bu. Une fois le liquide rendu, je recrachais de la bile en grande quantité ; j'avais l'impression que mon foie partait en lambeaux. Cela mettait aussi mes intestins à rude épreuve. Quand j'osais me regarder dans un miroir, je voyais mes yeux jaunes, exorbités. Mon visage était rouge, bouffi avec des traces visibles de couperose sur les joues. Je me faisais horreur mais je n'avais pas peur de ce qui pouvait m'arriver. Dans ces cas-là, on a dépassé ce stade et, en y réfléchissant, je n'ai jamais pensé que je risquais de mourir. » Avec ces mots terriblement simples, G. Hudiné évoque le climax de son alcoolisme. Pour en arriver là, à cette phase critique et mortifère, il a fallu une lente mais inexorable période d'alcoolisation débouchant sur la dépendance morbide. Un processus insidieux, fait de moments conviviaux, puis de plus en plus solitaires... Un processus qui s'est doucement accompagné de mensonges, tromperies et manipulations, que met en relief ce témoignage humble et éloquent, avant de décrire cette renaissance que constituent le sevrage et l'abstinence. Un texte en forme d'auto-analyse, d'expiation mais aussi d'exemple pour les alcoolodépendants, qui n'a de cesse de souligner les ravages de cette addiction pour le malade et son entourage.
Pas de commentaire