" Il est en train de répondre du tac au tac lorsqu'un des agents, en haussant le ton, demande aux autres d'arrêter ce dialogue de sourds et de l'attacher au poteau. Ce qu'ils font. Puis ils lui demandent sa dernière volonté. Pour humer encore une dernière fois l'air de sa ville et savourer encore quelques secondes de cette vie qui lui est si chère et précieuse, il demande une cigarette. Un pasdar en allume une et la met dans sa bouche. Il tire toutes les taffes qu'il peut et crache le mégot plus ou moins collé à ses lèvres. On tire une rafale, puis une autre, suivie d'un grand silence. Ari croit qu'il est mort, il a l'impression que son âme a quitté son corps et s'est mise en face pour le regarder. " À travers les déambulations de Ari, de sa jeunesse à son existence de jeune homme, A. Riazi déroule l'histoire méconnue, ballottée et ensanglantée du Kurdistan... mais aussi de son peuple en quête de reconnaissance, soumis aux guerres, à la violence et à l'instabilité de pouvoirs de plus en plus répressifs. Une destinée portée par une immense fierté, à la rencontre de l'horreur et de l'inadmissible, à la fois au plus près et au plus loin du Kurdistan, entre emprisonnement et exil, que le romancier croise avec une quête amoureuse à la fois touchante et discrète.