" L'univers de mon rêve était enfermé par ces inévitables bornes. De ceci, je n'avais pas alors véritablement conscience. Pas de conscience de moi-même, non plus, sinon à travers les autres qui jamais ne m'accompagnaient dans ma promenade. Le rêve s'était achevé entre deux bornes, dans l'oubli. J'ai gardé de ces étranges rencontres un apaisement et un paradoxal sentiment de réel. Les statues animées, celles des femmes surtout, et particulièrement les plus âgées d'entre elles, m'accueillaient affectueusement, mais le respect qu'elles me montraient les freinait dans leur évident désir de me retenir. Chaque halte était un gîte, une nouvelle vie, ou peut-être la promesse de l'anéantissement dans une douce mort. "