" L'odeur, d'abord. À peine sorti de l'avion elle me sauta au nez. Un mélange parfaitement indescriptible de nourriture, de moisissure, d'excréments et d'encens avec une dominance de kérosène qui rappelait immédiatement la précarité de toute forme de vie. Une simple odeur, ou plutôt une combinaison de fragrances, me donnait accès immédiatement à des considérations existentielles que j'avais facilement planquées au fond des tiroirs en focalisant sur le boulot. Ici, la mort était non seulement visible partout, elle se sentait. Les cycles de vie semblaient accélérés et nos existences réduites à peu. J'aurais dû anticiper la suite, Pierre était passé par là. Ils se ruèrent sur moi, j'étais le pigeon idéal. "