Le tableau scriptural qu'offre à parcourir l'auteur met en relief les dominantes métaphorique, politique et esthétique de la déréliction chez Patrick Grainville. La factographie se réinvente une adresse de relation au rythme de la mémoire et de l'histoire, une nervure critique du tragique postmoderne, complétée par les catastrophes naturelles et le carnavalesque. L'angle sociocritique lève un pan de voile de l'atomisation des personnages, auscultant les mécanismes des jeux de pouvoir et ceux des déclinaisons narratologiques d'une romance de la déconstruction. Le thème de la déréliction inscrit la problématique identitaire et celle des classes au coeur du procès d'une vision du chaos ou de l'insoutenable choc des représentations du rapport entre le Moi et l'Altérité. L'essai se révèle comme un pensée féconde et indicative d'un ensemble de trajectoires sobres mais riche en effet critique, surtout autour de la critique postcoloniale. Le saut esthétique en toile de fonds, postule, quoi qu'il en soit, un humanisme de la relation, ergotant la catharsis sociale malgré les blessures et les fissures de l'Afrique contemporaine.