"Je lui ai parlé du pouvoir sans partage de Soltana, pas même avec notre père Raïs, de ses décisions sans appel, de mon désespoir et de ma tentative de suicide après qu'elle m'eut arraché mon bébé des bras. Je l'ai informée de la haine que notre mère nourrissait envers toutes les femmes, et en particulier envers ses propres filles qu'elle réprimandait et stigmatisait sans cesse, car porteuses de seins, de cuisses et de postérieurs, parties honteuses et impures du corps humain parce que vouées à appartenir à de potentiels courtisans, perdues à jamais pour elle, et sur lesquelles elle savait qu'elle n'aurait ni pouvoir, ni impact. [...] Et lorsque Soltana se rendit compte de son impuissance, ai-je expliqué à Aïcha, mon amie secrétaire, face à ce qu'elle ne pouvait jamais réaliser nous arracher à notre destin de femmes faites pour nous unir à l'homme , elle s'est donné la mort."