"Ces combats quotidiens l'épuisaient et il se demanda combien de temps encore il allait pouvoir supporter un calvaire qui ne cesserait qu'avec l'arrivée des prochains congés. De plus, il savait qu'en rentrant chez lui, il n'avait plus personne à qui parler, plus personne à qui il pourrait confier ses tourments. Il trouva cela très dur les premiers temps, puis il s'habitua peu à peu à rester seul avec lui-même dans le silence de son appartement vide.La routine reprit ses droits et les mois passèrent, tous pareils, rythmés par les cent kilomètres de route, les journées interminables et les nuits sans sommeil pendant lesquelles il revivait en pensée les instants les plus marquants que ses adorables élèves lui avaient fait endurer dans la cruauté innocente qui était la leur. L'année scolaire se termina comme elle avait commencé, c'est-à-dire mal, les élèves devenant de plus en plus insupportables à la perspective des vacances toutes proches. Chaque soir, en rentrant, il se disait qu'il allait tout envoyer promener et quitter ce métier infernal."