Arrivé, là, sur les rives du lac, il a tout oublié de lui, de sa vie davant, des raisons de sa présence en ces lieux. Dans les eaux changeantes et miroitantes, il les voit pourtant: les vivants, hommes et femmes qui saffairent, celles et ceux qui séchinent, suent, avancent tant bien que mal, soumis aux mille vicissitudes du présent. Essence sans mémoire, pure amnésie, conscience-néant, il shabitue peu à peu, en compagnie dêtres comme Isia et Hélia qui hantent ces lieux, à cet espace indéfinissable, à ces limbes féeriques et utopiques, tentant de dompter la mort, daccepter de se détacher de ce passé gommé, de ce moi en faillite. Pourtant, comment faire le deuil de la vie quand on ne sait plus qui lon est, quand la nostalgie de loublié nous envahit?