" Comment écrire en pensant que notre réflexion puisse être victime d'un traitement aussi acivilisé et amoral que celui de la traite négrière et la colonisation ? Comment écrire dans un endroit où la lecture devient de plus en plus un fardeau et de moins en moins une nécessité ? Comment écrire dans un endroit où la lecture ne concerne plus que les ouvriers de ce métier ? Comment écrire dans un contexte où ce que l'on diabolise s'érige tout bonnement en vertu ? En considérant tous ces malaises qui contribuent à virusser l'entreprise littéraire, il est possible de poser que la littérature c'est avant tout la réalisation et l'affirmation de soi. Mais pour Andréas, écrire, c'était aussi matérialiser ce qu'il avait appris et continuait d'apprendre à l'école. " Ses parents essaient de joindre les deux bouts, mais tombent malades. Pour s'extraire de cette misère qui n'en finit pas de tout ronger sur son passage, au moins dans ses rêves, le jeune Andréas s'imagine écrivain. Afin de s'offrir une porte de sortie, il s'accroche désespérément au lycée, puis à l'université... À mi-chemin entre le récit initiatique et la chronique sociale, Jean Boris Tenfack Melagho signe un portrait désenchanté d'un pays en détresse, traversé par des éclairs d'espoir d'une jeunesse qui n'a plus rien à perdre. Un récit amer et authentique, non dénué de poésie, qui transpire d'humanité.