Le narrateur, en errance dans le Japon contemporain, prend le Shinkansen de Kyoto, où il vient de séjourner dans un quartier de temples au bord de la forêt. Il gagne, au sud de Kyushu, la ville de Kagoshima, une grande cité toute blanche qui fait face à l'un des plus beaux volcans du monde : le Sakurajima. Ce volcan, il l'a rêvé depuis l'enfance. Il est pour la ville comme un phare, une entité omniprésente et protectrice, un dieu exigeant et parfois colérique. Il veut escalader le volcan, se pencher sur son cratère, respirer les odeurs de soufre qui montent de ses flancs comme un appétissant fumet. Mais quand il sort de la gare ultramoderne de Kagoshima, surmontée d'une immense roue rouge de fête foraine permanente, un grondement sourd résonne dans le ciel bleu : le Sakurajima est entré la veille dans une éruption dont les spécialistes ignorent la fin. Son cratère crache, heureusement loin de la ville et vers l'extérieur de la baie, un nuage de cendres constant. Seuls quelques centimètres de cendre noire s'abattent chaque jour sur la ville, que ses habitants balaient patiemment : c'est leur lot quotidien. L'évacuation des quelques centaines d'habitants de la presqu'île sur laquelle se dresse le Sakurajima a commencé. Aucun touriste n'est autorisé à prendre le ferry pour visiter le monstre : trop dangereux. Le narrateur va sympathiser avec une équipe de volcanologues pour se rendre au pied du volcan. Ce texte est le récit du combat mental entre un homme et un volcan. Une histoire d'amour dans le feu et la cendre. Un cheminement spirituel aussi. Y aura-t-il un vainqueur ? Qui sera-t-il ?