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Le lendemain, Jean se leva aux aurores. Plus silencieux qu'un voleur, il s'en alla subrepticement, oubliant même, pour la première fois, son bol de café noir. Elle le laissa partir, gardant les paupières closes dans l'espoir de dormir enfin et de rêver qu'il rentrerait comme avant, le refrain aux lèvres après une dure journée de labeur, heureux, le croyait-elle, de retrouver leur petit appartement perché sous les toits et de l'étouffer de baisers gourmands. » Entre Jean et Marinette, le torchon ne brûle même pas. Bien au contraire, rien ne se fracasse, pas de cri, pas de larme. Juste le désenchantement, les non-dits, l'hébétude devant une situation qui part doucement, silencieusement, à vau-l'eau. Ainsi, lui, ment, erre, divague par la ville, déserte l'atelier ; elle, regrette, espère un sursaut, un regain de la passion, un retour du temps d'avant... Mais le temps n'y peut rien. Et même quand Marinette, désillusionnée, échouera dans une maison de repos, loin de se ressouder, le couple connaîtra encore et toujours sa lente érosion.
En phrases ciselées, en mots dénués de jugement, dans une langue qui préserve plus que tout l'innocence intrinsèque de Jean et Marinette, Le Singe bleu dit l'inexorable, froide et presque cruelle séparation de deux lignes de vie qui n'auraient peut-être jamais dû s'unir.
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