" J'ai fait ensuite cette nuit un beau rêve où je retrouvais Muriel après ma mort. Mais je n'avais pas envie de retourner au travail après une semaine de congé comme si j'avais un pressentiment. Et je n'ai pas été déçu. Tout mon bureau a été chamboulé, tous les bureaux et installations déplacés, et on a entassé en vrac mes affaires dans une caisse. Content, pas content, c'est pareil. J'avais envie de pleurer. La photo dans un petit cadre de Claire et Lucas voisinait avec toutes mes affaires mélangées. Il m'a fallu du temps pour tout retrouver, mais les bureaux étant minuscules, je n'ai plus la place de tout mettre. " Peut-être est-ce à cause d'une actualité particulièrement lourde, oppressante et funeste... peut-être est-ce aussi à cause de problèmes personnels que P. Sansano tait pudiquement que se développe de manière sensible dans ce journal de l'année 2017 une opposition entre rêve et réalité, fiction et quotidien, les premiers étant souvent plus bienfaisants que les seconds. Si cette dichotomie court tout au long des entrées du texte et génère chez l'auteur de sourds questionnements sur l'existence, elle ne l'empêche pas de livrer aussi ses coups de coeur et ses cartons rouges au monde de la culture avec lequel il se montre intransigeant et mordant.