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À Mayotte se côtoient divers groupes culturels et linguistiques, sur fond de syncrétisme animismo-musulman. On y trouve deux langues locales, le "shimaoré" et le "shibushi". L’île a hérité d’un lourd passé colonial : alors qu’elle appartient à la France depuis plus de 150 ans, nombreux sont les obstacles socioculturels à l’apprentissage du français, langue du colonisateur, de l’enseignement, de l’administration et de l’insertion professionnelle. Sa forme a évolué. Il ne s’agit pas d’un français scolaire mais d’une forme d’alternance codique et de mélange avec les langues locales. Synonyme de modernité et de facilité, il est notamment utilisé dans les SMS. Tout en exerçant une grande attraction sur les jeunes, il est perçu comme une langue d’acculturation.
Par ailleurs si le français est la langue dominante de par son statut sociopolitique, ces jeunes restent très attachés à leurs langues locales et sont inquiets de les voir disparaître au profit du seul français : à noter que l’introduction des langues locales, à l’école, est d’actualité.
C’est dans ce contexte plurilingue et pluriculturel que s’inscrit le travail de Josy Cassagnaud. En actrice connaisseuse du terrain, l’auteure consacre cet ouvrage aux pratiques langagières et représentations de jeunes Mahorais des villages de brousse. Mais au-delà de cette étude des comportements langagiers, c’est toute la société mahoraise, dans sa mutation, son ballotage entre tradition et modernité et sa crainte de perdre son identité que Josy Cassagnaud tente d’analyser.
Richement documentée, ce travail universitaire porte également sur le parler urbain, sa condition d’émergence et les comportements langagiers des adolescents mahorais en la matière.
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