Le questionnement de la démocratie est une entreprise nouménale dont le retentissement rejoint la réalité. Action dithyrambique des apologistes, suspectée depuis Platon, travestie par des transfuges, conspirateurs d'un désenchantement ou nostalgiques d'une grandeur éculée, elle guerroie la fleur au fusil lorsqu'elle ne relate pas le processus stochastique de la vie. Idéalisation d'un régime qui a prétention à l'universalisme dont les apories confinent à une culturation itérative, elle s'interdit tout changement parce qu'elle est en ordre de bataille avec elle-même et tente la procrastination comme issue. Elle s'émoustille, se renouvelle et est " dédémocratie " qui se saborde pour le bien d'une finitude sans nom, sans idéologie et sans perspective. Elle est utopie parce qu'elle réfute la vérité d'une concrétisation, même imparfaite. Cet ouvrage ne manque pas d'éclairer avec acuité et intelligence les fondements philosophiques de la démocratie confrontés à une incomplétude du politique. L'auteure, dans un essai critique qui s'ancre dans la philosophie et l'histoire récente, inaugure une nouvelle épistémè : la " démocratie humaine ".