" L'intervention "surnaturelle" salvatrice, outil potentiel d'aide, laissait place à une "pensée magique" sans action concrète et organisée afin d'engendrer le changement ; prie, souffre et meurs ! Le langage populaire, truffé de jurons religieux, démontrait cependant une colère et une volonté de libération du "dogmatisme judéo-chrétien". L'envahissement religieux, progressivement occulté dans une "révolution tranquille", s'orientera vers une plus grande liberté de pensée et d'action. La décennie des années 1970 verra les églises se vider de sa population passive et obéissante. L'heure du changement s'amorçant dans le "rejet" du discours omniprésent de la religion. " Une immersion dans la société canadienne française d'avant 1950 et un décryptage de l'oppression (religieuse, morale, économique) qui s'opérait sur cette dernière : ce sont autour de ces deux axes que se construit, entre essai et nouvelles, le texte glaçant, terrible, de L. Laplante qui nous transporte dans un univers obscurantiste, à la violence sourde mais effective. Un panorama qui laisse souvent stupéfait et interdit, et qui met en évidence les carcans que les générations précédentes ont dû briser. Aussi, en pointillé, est-ce encore un éloge de la libération qui se lit dans cet ouvrage éloquent.