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Fils d’une femme délaissée par son mari et qui confectionne des pâtisseries en attendant son retour, enfant d’une banlieue où son tempérament rêveur en fait un être à part, Djibril parvient à améliorer le quotidien en travaillant comme extra lors des soirées que se donnent les sphères nanties, refusant de croire qu’une sortie de son milieu soit encore possible. Un cercle où il croise notamment son volage géniteur et où il se voit pris sous l’aile protectrice de celle qui se fait surnommer la fée des lilas. Une dame affable et avenante, déjà croisée dans les Jardins du Luxembourg, et qui tombe à point nommé puisque Djibril est alors la cible déclarée d’un caïd qui n’apprécie pas son tempérament indépendant. Une bienfaitrice qui se chargera d’éloigner le jeune homme et sa mère des dangers, de les protéger mais aussi de leur construire un avenir…
Bien qu’il se déroule dans un cadre réaliste où les humbles côtoient les nantis, bien qu’il prenne pour toile de fond ville et propriétés viticoles, « La Chanson des nuages » développe aussi, souterrainement, des caractères contiques qui en font une œuvre au singulier caractère. Il y a ainsi de la bonne marraine chez Églantine, de la magie dans sa faculté à soustraire un fils et sa mère des menaces qui planent sur eux, une douce et opiniâtre bienveillance dans sa manière de leur assurer un futur plus radieux… Un aspect quasi merveilleux avec lequel est relatée l’irrésistible ascension d’un héros, mais un cadre peut-être trop parfait pour ne pas cacher quelque secret… Accompagné de trois nouvelles qui reprennent à leur tour les codes du conte, « La Chanson des nuages » ravit, captive, intrigue et sait jouer, non sans talent, avec nos âmes d’enfant.
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