" Quand Yvette et Albert se déplaçaient ensemble jusqu'au village, à l'occasion des fêtes, ils étaient tou-jours remarqués. Ils représentaient "le couple" idéal aux yeux de beaucoup. Leurs tenues dernier cri, leurs mines radieuses imposaient le respect et faisaient des envieux. Beaucoup d'hommes auraient sou-haité quelques largesses de la part de "la reine de beauté", comme ils avaient baptisé Yvette. Mais la reine était promise à son roi, et nul chevalier, fût-il galant, ne saurait l'emmener sur son destrier pour une destination inconnue. "Qui s'y frotte, s'y pique." Yvette connaissait trop le dicton pour se risquer à une quelconque aventure, surtout qu'avec Albert, elle était comblée sentimentalement. Il y avait long-temps qu'elle avait trouvé son "prince" et ne voulait surtout pas le perdre. " Mais que cache ce bonheur qui semble régner sur la vie d'Yvette Collonge ? Quelle enfant était-elle ? Quels étaient ses rêves de jeune fille, ses espoirs de femme ? Se confondant avec quelques-unes de grandes thématiques propres au XXe siècle (le départ des campagnes et l'attractivité des villes, l'ascension sociale de certains membres des classes rurales, le féminin et sa libération), l'existence d'Yvette, telle que narrée par P. Bourgeat, donne à ce roman des accents sociohistoriques indéniables et forts. De petits bonheurs en grandes douleurs, de désillusions en espérances, le romancier dévoile ici une trajectoire féminine plus que réaliste et touchante : authentique.