"Imen et Bérengère la cherchent dans tous les coins et recoins de l'appartement. Son corps est blanc, son bouchon rouge vif. Elle ne craint ni la foudre, ni les naufrages. Elle est le compagnon de référence des fleuves rapides et des lents océans, idéale pour le transport en pirogue. Elle est coussin solide, bouée de sauvetage, confortable fauteuil, profond récipient, garde-manger étanche et coffre-fort rassurant. Elle est un pot intime et personnel. Elle franchit les sauts périlleux, elle plonge à l'aveuglette, elle ne craint ni la foudre, ni les horaires fantaisistes, ni les roches immergées, ni les pertes de contrôle. On l'appelle la touque, récipient indispensable à la vie en Guyane, qui se forge dès sa conception la vitalité d'un infini récipient de fer-blanc. Sa moyenne contenance permet le transport de produits légers indispensables à l'homme moderne: les cigarettes à l'abri des eaux, le briquet à la flamme de la même façon protégée, un litre de rhum qui remplacera n'importe quel médicament, un peu d'argent pour racheter l'un et l'autre, sans oublier quelques frusques de rechange et des papiers d'identité."