Les amateurs de l'exceptionnel, de l'extrême, seront peut-être déçus, par le caractère modeste des aventures relatées dans ce livre car ces petits récits parlent d'autre chose, du moins spectaculaire sans doute, mais peut être du plus essentiel : ils célèbrent la simple joie des moments vécus en montagne. Ils parlent d'une passion qui n'a nul besoin d'exploits pour être intense. Sous le vocable de "crapahut", on entend ici une pratique amateur, sans prétention, mais certainement enthousiaste de la randonnée, de la "glisse" et de la" grimpe" ; une pratique qui a enchanté toute une vie. L'auteur revit avec jubilation la découverte éblouie par un enfant de la plaine de la splendeur de la montagne. Il se remémore avec émotion le chemin parcouru depuis les années 1950, où l'alpinisme balbutiait encore, où les cordes étaient de chanvre, les semelles cloutées de "tricounis" et les skis de longues lattes flexibles et volages, munies de fixations meurtrières. Avec l'auteur, on voyage beaucoup dans ce livre : des Pyrénées à l'Atlas marocain, des Alpes au Jura, et jusqu'à La Réunion. Ce récit est aussi l'histoire d'une transmission du virus de la montagne à la génération suivante : les deux fils de l'auteur y crapahutent avec la même ferveur.