Pour se sortir du harcèlement, il faut passer par la parole, car refouler ses émotions ne fait qu'aggraver sa souffrance. Mettre des mots sur des maux, ce qui suppose une introspection, un plongeon dans l'univers de son inconscient, une exploration du monde du dedans, en quelque sorte faire émerger la pensée. Nous assistons, impuissants, aux éloges du vice autant que de la vertu qui est foulée aux pieds par des forces démoniaques des passions et de la concupiscence. L'homme est sans cesse sous influence de multiples paramètres imprévisibles et les lois des hommes se heurtent aux limites de ne pouvoir imprégner les profondeurs de son âme. Les valeurs morales mettent l'homme à l'abri de la tempête du changement et de l'altération. Une organisation sociale cohérente s'appuie, au sein des masses populaires, sur la disponibilité du bien, une répugnance du mal. Alors toute entreprise de réforme sans ces éléments, ne sera pas effective. Des images terrifiantes envahissent notre imaginaire, mais le coeur demeure de marbre et l'esprit indifférent. Nulle larme ne s'écoule sur nos joues. L'aridité du coeur a asséché les yeux et aiguisé la langue. Rien ne peut nous émouvoir.