" Jusqu'à quand durerait cet enfer ? Je me heurtais en permanence au silence des murs de la maison, de la cour de ce qui fut jadis notre concession, au silence des rues où nous passions ensemble... Le vaste lieu qui nous accueillait le matin, à midi, le soir et même la nuit était devenu pour moi un vaste océan à traverser seule en plein orage, seule et dans la peur de me noyer. La vie avait cessé d'être vie pour moi. Tout tombait et ne se relevait pas à mon passage. Le spectre de l'Absent planait sur ma vue, dans mes pensées. Tout à la maison, dans mon lieu de travail me ramenait à lui. Alors, était-il absent ou présent ? " Accablée par la disparition tragique de son conjoint, abandonnée par tous, la narratrice entreprend dans sa solitude d'exprimer sa douleur. Elle ne perd pas le temps à retrouver les bourreaux de son époux et se réfugie dans un univers qui l'engage dans une lutte acharnée contre les préjugés qui accablent la vie d'une veuve. Dépouillée de toute sa vitalité, fragile et honteuse d'affronter les regards qu'elle rencontre sans cesse, elle se bat courageusement, corps et âme, pour sortir de cette crise. Entre se remarier et s'aligner sur les carcans traditionnels du veuvage, elle finira par se poser la question de savoir si la vie qu'elle doit mener se trouve dans le passé, dans le présent ou dans le futur... Car l'assassinat de son époux n'était que le point de départ de sa descente en enfer, l'auteur livre une bouleversante réflexion sur le deuil et pose un regard édifiant sur la société camerounaise.