Apprendre du sensible

La problématique générale de cet ouvrage est de s’intéresser à la place du sensible et de la vie perceptive dans la construction des savoirs chez les personnes en situations de vulnérabilités.
J’ai cherché à considérer le monde du sensible et les savoirs sensibles qui en découlent, comme une source de connaissance en parité et en complémentarité avec les savoirs analytiques. Nous verrons après avoir présenté les différentes notions du sensible principalement d’un point de vue phénoménologique que le monde du sensible est une activité du vivant offrant à l’homme l’occasion de vivre des expériences et d’abord une relation au corps. Une fois l’expérience analysée par le prisme du sensible et/ou de l’analytique, elle s’incarne et prend la forme d’une construction, d’un savoir que je qualifie d’existentiel et de biographique. Pour soutenir les narrateurs dans ce processus d’apprentissage, j’ai étudié le récit biographique et la performance artistique d’enfants dans une perspective créative et esthétique visant une autoformation harmonieuse. En toile de fond de ce travail, nous retrouvons les notions d’action et d’apprentissage. Mon approche s’inscrit dans l’interdisciplinaire. Je convoque les théories du constructivisme et du socioconstructivisme pour ce qui relève de la conceptualisation de l’action, de l’approche systémique en formation expérientielle et de l’anthropologie de la formation pour la formalisation des savoirs issus de l’expérience mais aussi et enfin de la phénoménologie de la perception et de la philosophie de l’existence pour appréhender les perceptions et le monde de la vie sensible.