L'une des singularités des êtres vivants, c'est leur besoin de se nourrir, c'est-à-dire de prélever dans leur environnement des substances qu'ils sont capables de digérer et d'assimiler à leur mode de fonctionnement autonome ou autopoïèse et d'en retirer l'énergie indispensable à l'entretien de leur métabolisme. Leurs comportements alimentaires sont aussi diversifiés que leurs formes et leurs modes de vie, certains sont carnivores, d'autres herbivores, d'autres opportunistes. La vie sauvage n'a rien d'une dolce vita car beaucoup d'animaux sont contraints de consacrer un maximum de temps et d'énergie à rechercher leur nourriture, sans oublier les risques qui les menacent en permanence de devenir à leur tour des proies. Les hommes ont été des millénaires durant des chasseurs-cueilleurs semi-nomades, avec au départ un régime alimentaire plutôt herbivore analogue à celui de leurs ancêtres, les australopithèques ; puis, grâce aux outils et à la domestication du feu, la part des aliments d'origine animale n'a cessé d'augmenter. Enfin, l'homme moderne, Homo sapiens, tout en menant longtemps une existence de chasseur-cueilleur, saura de plus en plus varier son régime et concocter ses aliments. À partir du néolithique, de prédateur, il devient cultivateur et éleveur et transforme ses repas en un art de vivre, festif et convivial.