Le titre de l'ouvrage, vingt-et-unième de l'auteur, s'inspire de celui d'un recueil de la poétesse russe Marina Tsvetaïeva, Après la Russie et aurait pu s'intituler Après la France. Comme elle, le poète français a vu disparaître lentement tout ce qui constituait l'unicité et la beauté de son pays pour le voir aboutir de nos jours à un état spirituel, culturel, linguistique et philosophique dégradé. La France, qui reste pourtant aux yeux du monde ce pays de la liberté de critiquer, de penser, d'écrire, de publier, de croire en Dieu ou pas, de s'habiller comme on veut, de porter un destin mondial, n'existe plus. Atteint d'un syndrome de glissement elle ne peut plus retenir ce qui faisait sa substantifique moelle, son ADN originel, sa spécificité en tant que peuple. Plus de quarante années ont passées depuis ces années 60-80 pendant lesquelles la jeunesse des pays développés tenta d'instaurer une nouvelle vie, plus libre, plus proche de la nature, non conformiste, anti consumériste, pacifique, une vie de voyage et de rêves. Ce que constate le poète aujourd'hui c'est l'échec de cette tentative. Un monde athée sans transcendance, sans hiérarchie sacrée, sans vision spirituelle, sans poésie, est devenu le cadre de vie général. Et l'absence de poésie dans l'énorme et inutile fatras éditorial qui nous inonde à chaque rentrée littéraire de septembre est pour le poète le marqueur d'une société tombée dans le mercantilisme, le matérialisme, le superficiel, la confusion des esprits. Nous vivons la fin d'un cycle existentiel.