" Et toujours Elle, et c'est bonheur, à son extrême, Incomparable, incompatible, est cet amour Qui, pour ce masculin, créa jour après jour Ce sentiment incontrôlable en son lui-même... " À la manière des troubadours, Charline Nugues-Richer est attentive à " polir sans cesse et repolir ", avec puissance et élégance, les riches alexandrins qui scandent avec harmonie quatrains et tercets. Un masculin si singulier chante l'amour du voyageur intemporel, mi-homme mi-vers, suspendant son souffle au gré de la belle Alexandrine, et convie le lecteur dans l'univers doux-amer du couple désuvré que la destinée s'amuse à séparer. Complainte nostalgique, romance délicate au son du rêve passionné... Et si un jour demain peut-être l'histoire singulière du masculin anonyme, passager parallèle de cette autre, Elle, prenait vie dans le murmure silencieux des curs frémissants, en apesanteur sur les larmes légères du soupir exalté ? Lui, l'inconnu singulier qui suit pas à pas la divine beauté, lui, pauvre hère foudroyé par l'amour, lui enfin, est-il réellement humain ? Tels Tristan et Iseult, main dans la main, ils s'en vont tous deux côtoyer l'extase nuit superbe au pied d'une cathédrale. Musicienne des mots et des émotions, tel un chef d'orchestre, Charline Nugues-Richer observe et batifole, séduisant le lecteur à chaque vers esquissé. Un bijou poétique mené avec une grande finesse.