" Donc voilà, plus d'Allemands, plus de Juifs, quasiment plus de Roumains, en cent ans cette année le miracle de la Petite Vienne de Bucovine aura vécu. Il n'en reste que l'urbanisme et l'architecture. Tchernivtsi est à mon avis la ville la plus extraordinaire de mon parcours austro-hongrois, elle symbolise le meilleur de ce que peut réaliser une société multiethnique et tolérante vivant dans une relative autonomie, où les financements, l'éducation, l'investissement en infrastructures publiques et l'État de droit sont assurés. Un modèle unique qui a duré à peine plus d'un siècle, un siècle doré, s'achevant en 1918. Dans un territoire d'environ 10 000km², la Bucovine, peuplé d'environ 2 millions d'habitants, une taille et une population comparables à celles de l'Alsace. Un modèle unique totalement anéanti en un autre siècle par la bêtise des hommes, par les nationalismes et les combats idéologiques. Faites le test autour de vous, personne ne connaît Tchernivtsi et la Bucovine. Et pour ce qui est du tourisme, il faut être motivé et "pays de l'Est friendly" comme votre serviteur... " Après leur Voyage au Caucase de 2017, c'est le retour à une destination strictement européenne pour E. Henry et sa fidèle BMW 525i Touring de 1992, qui vont parcourir à l'été 2018, pour le centenaire de sa disparition, ce qui fut l'Empire austro-hongrois, soit dix pays différents aujourd'hui en sus de l'Autriche et de la Hongrie, à la recherche des traces de ce passé commun sous l'autorité de François-Joseph. Un road trip littéraire et historique, à la fois personnel et universel, à la découverte d'une Europe méconnue. Une aventure exaltante et enrichissante, qui porte un regard qui se veut malgré tout optimiste pour le devenir de notre vieux continent, malgré les tentations nationalistes et populistes.