Le système d'enseignement en Afrique est passé à travers quatre périodes, avec, chacune, ses caractéristiques propres et spécifiques, ainsi que ses tares : l'école traditionnelle (empirique, propédeutique à la vie), l'école coloniale (assimilation, aliénation et dépersonnalisation), l'école post-indépendantiste (trop théorique, imitation du maître et désincarnation), l'école à l'heure de la démocratisation (libéralisme et simonie intellectuelle). De nos jours, l'on voit se déployer et émerger un enseignement théorique, désincarné, calqué sur celui des métropoles, coupé de la réalité et de la vie réelle des apprenants. Un enseignement superficiel, bancaire, répétitif qui forme des perroquets, des gens incapables de penser par soi et pour soi. Ici, l'apprentissage ne suit pas la scolarisation. Bref, l'école forme des handicapés sociaux et des incapables professionnels. Dans un style simple, familier et pétillant, l'auteur crie son ras-le-bol sous forme d'appel au changement : simplifions notre manière d'enseigner, utilisons des paroles simples, ordinaires, à la portée, si pas de tous, du moins de la plupart. N'inventons pas des paroles inutiles, ambiguës et obscures. La science, c'est la clarté et non l'obscurantisme, la simplicité et non la complexité. Un enseignement plus limpide et simplifié, à la portée de tous, transmis avec les termes de tous les jours. Un enseignement vulgarisé et non vulgaire, popularisé et non populaire et populiste. Voilà ce qu'il nous faut aujourd'hui en Afrique.