Depuis le jour où Auguste Comte a refusé à la philosophie une sphère d'objets d'étude et de recherche propres et lui a confié et assigné comme tâche l'étude des sciences, la détermination de leurs objets, leur division et coordination, l'attention des philosophes s'est résolument tournée vers la science. À côté, de cette consigne à tendance positiviste, les progrès et conquêtes scientifiques des derniers siècles et ce, depuis le XVIe siècle, nécessitaient et exigeaient une recherche approfondie. C'est donc dans ce contexte d'une science féconde, sûre d'elle-même, que naquit l'épistémologie, entendue comme réflexion critique, sur les principes, les méthodes, la valeur, les limites et les résultats de la science. Cet essai entend, d'une part, retracer l'histoire de l'épistémologie de l'antiquité à nos jours, ses figures emblématiques, ses tournants et les différents visages qu'elle a assumés au cours de l'histoire (de la philosophie de la nature à la philosophie des sciences, en passant par la science de la nature et la théorie de la connaissance) et, d'autre part, tente de répondre aux questions suivantes : qu'est-ce que la connaissance scientifique et en quoi consiste-t-elle ? Que fait le scientifique du matin au soir ? Quel est le " statut logique " des lois scientifiques ? Existe-t-il un progrès en science ? Du reste et de nos jours, l'épistémologie, que d'aucuns appellent la philosophie des sciences, a pris trois directions essentielles : néopositivisme, interprétation métaphysique et rationalisme scientifique.