La philosophie moderne qui s'étend sur quatre siècles, soit de 1453 (chute de Constantinople) à 1831 (année de la mort de Hegel), comprend fondamentalement deux mouvements de pensée, l'Humanisme-Renaissance (15e et 16e siècles) et les Lumières (18e siècle), quatre systèmes philosophiques, le rationalisme (17e siècle), l'empirisme (17e siècle et début du 18e siècle), le criticisme (fin du 18e siècle) et enfin l'idéalisme allemand (fin du 18e siècle et début du 19e siècle). Le mouvement des Lumières, quant à lui, va de 1715, année de la mort du Roi-Soleil, Louis XIV, à 1789, année de la Révolution française. Un siècle, disons-le, unique et certainement aussi fascinant. Unique parce qu'au cours de ce siècle, l'on assiste à une connexion étroite entre les découvertes scientifiques (le 17e a été le siècle de la physique, le 18e celui de la biologie : on fait des expérimentations avec le microscope, on discute sur les embryons, l'hérédité, la génération, etc.), les réflexions philosophiques (l'origine humaine des institutions ou philosophies du contrat et la naissance de la démocratie moderne), l'engagement politique (protestation contre la monarchie absolue) et les bouleversements sociaux. Il faut dire, par ailleurs, qu'il s'agit d'un vaste mouvement littéraire, culturel et philosophique qui traverse l'Europe au 18e siècle. Dans la foulée, il s'agit d'idées nouvelles apportées et diffusées par des philosophes du 18e siècle qui, dans l'ensemble, croient au progrès de l'Homme et à la capacité de la raison de guider la vie, les actions et les choix humains, et récusent l'autorité et la tradition. Autant de questions que cet essai tente de répondre. Pourquoi, dans quel contexte et comment ce mouvement est-il né ? Que revendique-t-il, quel combat mène-t-il et contre qui s'oppose-t-il ? Quelles en sont les figures emblématiques ?